Cinémathèque : notre déléguée syndicale CNT, élue au CE, licenciée
mardi 17 août 2010
Ils ont osé !!! La Direction de la Cinémathèque Française est allée au bout de sa logique : depuis plusieurs mois, elle s’en est pris à notre camarade Valérie, déléguée syndicale CNT et élue du CE, en montant un dossier bidonné pour obtenir son licenciement, avec l’aide de l’Inspection du Travail, dont la proximité avec la direction de la Cinémathèque n’est plus à démontrer.
Costa Gavras, Président de la Cinémathèque et Serge Toubiana, Directeur Général, si prompts à se payer de mots pour se présenter comme des grands démocrates défenseurs de nobles causes, militants historiques (et désormais si lointains) de gauche, ont franchi la ligne jaune et se prêtent au jeu fort en vogue de la répression anti syndicale tous azimuts. En quelques mois, six militants syndicaux élus dans les instances ont été sanctionnés pour des motifs futiles ou fantaisistes. Il faut dire que l’argent n’a pas d’odeur et que l’Etat fait pression auprès de toutes les institutions culturelles pour obtenir un paysage syndical propre et peu revendicatif, en échange des subventions et des vilénies à venir (la RGPP fait là aussi son oeuvre destructrice).
Valérie est accusée de harcèlement sur la base de témoignages fabriqués par sa hiérarchie, alors que c’est elle qui est placardisée et harcelée dans le cadre de ses activités profressionnelles et syndicales. Elle s’en est d’ailleurs plainte depuis plusieurs mois auprès de la Direction, qui n’a rien fait pour mettre fin à ce scandale.
Ce licenciement est un acte politique fort et un message de terreur envoyé aux salariés qui osent encore défendre leurs droits, et qui confirme que la Direction de la Cinémathèque a prêté allégeance au pouvoir sarkozyste dont les méthodes brutales tristement d’actualité scandalisent même dans les rangs de la droite (hypocrisie quand tu nous tiens…). Les salariés de la Cinémathèque ne s’y trompent pas, et s’inquiètent fortement de ces dérives. A coups de restructurations, de management par la peur dans les services, avec la complicité de quelques cheffaillons ou salariés zélés faisant office d’auxiliaires de police, la Direction a instauré un climat délétère. Les arrêts de travail pour dépression et les démissions se succèdent.
D’ailleurs, cerise sur le gâteau empoisonné, Stéphane Richard, le patron de France Telecom, entreprise connue pour son management anxiogène ayant poussé au suicide des dizaines de salariés, et Bertrand Méheut, patron de Canal + ayant procédé au licenciement sec de près de 400 salariés, ont été nommés par l’Etat en qualité de personnalités qualifiées au sein du conseil d’administration de la Cinémathèque Française. Ces personnalités sont en effet fort qualifiées pour infléchir à droite toute la politique sociale et économique de la Cinémathèque.
La CNT et la CGT en appellent à la solidarité intersyndicale et interprofessionnelle, et reviendront dès demain sur ce site pour publier le tract commun et énoncer les actions à venir.
Nous ne lâcherons rien !